Quelques heures plus tard, nous ancrons à côté de SAWADIVA, ancrés là depuis plusieurs jours et qui sont en route pour aller plonger.
Séance cyclonique manquée
Nous avons
enfin un peu d’internet et les mails entrent. Mauvaise surprise, la séance
d’info de la saison cyclonique qui nous était importante allait avoir lieu à
Denarau 2 heures plus tard. Impossible de s’y rendre, nous sommes à l’autre
bout du pays.
L’organisateur
nous avait dit qu’il la ferait un peu plus tôt, mais le jour de notre départ,
il a informé Robert que ce sera à la fin octobre, ce pourquoi nous avions prévu
notre retour à Denarau pour ces temps.
Sevusevu
Nous embarquons
les bagages de Wiliame et nous rendons accompagnés de CORAL TREKKER au village.
Les locaux étaient surpris de voir leur Roko débarquer d’un yacht. Nous avons
été accueillis par plein de mains aidantes pour sortir ses bagages.
Nous nous
rendons chez le chef du village pour le Sevusevu, une fois de plus, les
bouquets de Kava sont poussés devant Wiliame. On sent le respect des villageois
pour cet homme qui a l’air d’être également très apprécié.
Nous informons
le chef de notre envie de prendre part à un repas traditionnel cuit dans les
fours sous terre, ce qu’ils appellent lovo. Nous nous retrouvons ainsi à
discuter de la taille du cochon, le chef montrant la taille avec sa main et
nous, européens habitués à acheter la viande à l’étalage, nous étions un peu perdus.
On finit par s’accorder qu’il faut un cochon pour 13 personnes et leur payons
le cochon à l’avance, car ils doivent aller l’acheter au village d’à côté.
Champs de Kava
Ayant appris
que Moala est un grand producteur de Kava j’ai demandé s’il était possible de voir
la plante. Le chef du village s’est fait un énorme plaisir de nous emmener en
haut des champs pour nous en montrer.
Ca grimpe dur,
nous n’avions pas les chaussures adéquates, mais les locaux ne sont pas mieux
chaussés que nous, souvent ils sont même pieds nus.
La vue est
magnifique, nous passons près de jeunes plantes de Kava puis de plus vieilles.
Le champ, très pentu, est un champ multi-cultures. Entre les plants de Kava on
trouve du manioc, du taro et d’autres légumes.
L’agriculteur de Kava
Williame a voulu
nous faire visiter l’homme le plus riche du village, pour nous montrer qu’avec
du vouloir, on peut gagner beaucoup d’argent. Cet homme s’est mis à produire du
Kava il y a 10-15 ans, en tant que simple agriculteur. Sa maison est l’une des
plus grandes et plus luxueuse que nous ayons visitées à Fiji. Il était fier de
nous montrer sa grosse TV écran plat et son installation solaire (il a la même
marque de convertisseur que nous avons sur le bateau). Il est l’unique
propriétaire d’une voiture dans le village, mais ne sait pas conduire, c’est un
de ses neveux qui lui sert de chauffeur et j’ai l’impression que la voiture est
plus un véhicule utilitaire pour le village que pour lui-même. J’ai été très
surprise de son âge on est contemporains !
Plongée
Nous avons
suivi le conseil de Craig d’O2 et sommes partis plonger. Les enfants ont
profité du bateau sous la surveillance de Sumi, alors que Bettina, Erwin,
Robert, Martin de VAVA-U qui nous a rejoints le lendemain, et nous allions
découvrir les fonds sous-marins.
Nous avons été
près de la passe, les poissons et coraux étaient au rendez-vous. Il y avait
plein de mérous et même un énorme mérou. La pièce devait faire plus de 3m, je
n’ai jamais vu ça ! Quand je l’ai vu passer la première fois au loin, je
n’ai même pas reconnu que c’était un mérou.
Lovo
Le jour du Lovo arrivé, nous nous rendons comme prévu au village pour aider à préparer le repas, car cette partie nous intéresse également.
Le chef du
village était déjà en train d’éplucher le manioc près du feu, entouré des
enfants du village. La femme entourée des villageoises préparaient déjà les
légumes, râpaient le manioc afin de le mélanger à de la farine pour en faire
des sortes de pains. Nous aidons à râper la coco pour en extraire le lait pour
le cuire avec les légumes.
A un moment on
entend hurler le cochon. Les 3 voileuses et mes filles avons toutes eu la même
réaction d’horreur. On se bouchait les oreilles et on s’est retournées pour ne
surtout pas voir le spectacle. Notre réaction a bien fait rire les femmes et
filles autour de nous. C’était naïf de notre part d’avoir cru que le cochon avait
déjà été tué, puisqu’ils n’ont pas vraiment de moyen de préserver la nourriture.
Ca a coupé l’envie à certaines d’en manger.
Timeo était
avec les hommes autour du feu lors de l’abattage. Il a trouvé ça très
intéressant. Il était avec ses copains locaux, pour qui c’est une chose tout à
fait naturelle. C’est là qu’on voit à nouveau combien notre culture civilisée s’est
éloignée de la nature.
Les enfants du
village étaient en charge de s’occuper du cochon, ils l’ont amené à la fontaine
pour le nettoyer, le frottant avec de la bourre de coco. Ensuite ils l’ont
amené sur le feu pour brûler les poils, retour à la fontaine pour le nettoyer à
nouveau avant de l’amener au chef du village. Il a dépecé la bête d’une manière
experte avant de déposer toutes les pièces, même la tête, sur les pierres posées
sur la braise. Les abats ont été jetés aux chiens, afin qu’ils reconnaissent
l’odeur du cochon pour la chasse, car ils ont des cochons qui se sont échappés
et devenus sauvages.
Après la
viande, ils ont posé les légumes emballés dans des feuilles de bananiers ou
baignant dans du lait de coco dans une demi-noix de coco. Le tout a été
recouvert de branches, d’une bâche puis de terre.
Une heure plus
tard, ils ont découvert le tout et le repas était servi. Dans leur culture, les
invités mangent en premier, les
hommes, suivis par les femmes mangent une fois les invités partis. Certains
hommes ont mangé avec nous, mais c’était fort dommage, car nous n’avions pas
tous ceux que nous avions invités à table, comme la femme du chef du village,
alors que d’autres personnes qui nous étaient inconnus mangeaient avec nous.
Nous mangions sous le regard des femmes et des enfants du village qui nous ont
aidés à préparer ce repas, c’était assez gênant. Nous avons dû les quitter
avant d’avoir pu gouter les desserts que nous avions amenés, afin que les
autres puissent passer à table.
La nourriture
fut bonne, le cochon par endroit trop cuit ou pas assez, les meilleurs bouts
(p.ex. jambons) n’étaient malheureusement pas sur la nappe (ici les locaux
mangent au sol assis autour d’une nappe). Les légumes et les pains au manioc
étaient très bons, mais comme une partie était calcinée, nous n’en avons pas
pris beaucoup afin d’être certains que les femmes et filles en aient aussi pour
leur repas.
Pour voir la vidéo, cliquez ici !
Visites avant de partir
Nous avons
profité d’acheter 24 œufs au magasin du village avant que quitter l’île, qui se
sont avérés être tous pourris ! Nous savons à présent qu’il ne faut pas
acheter d’œufs dans les magasins des îles.
SAWADIVA nous a
quitté car ils retournaient à Denarau en passant par la côté nord de Viti Levu,
CORAL TREKKER & VAVA-U sont partis quelques heures avant nous pour se
rendre à l’île de Kadavu, alors que nous allions partir pour une navigation de
nuit pour nous rendre à Suva, la capitale de Fiji.
Tranquilles sur
notre bateau à préparer notre navigation, nous voyons une barque de locaux avec
un couple et plein d’enfants nous approcher. Le petit fêtait ses 2 ans, il a
dit vouloir visiter le yacht, ils sont venus ! Fijian attitude ! On
s’habituera.
Nous avons levé
l’ancre en fin d’après-midi et avons par vent arrière, mis notre Parasailor (un
genre de spinacker) pour une belle traversée de nuit jusqu’à Suva.