Nous avons quitté les endroits paradisiaques où nous sommes seuls au monde et arrivons à Labuan Bajo, haut lieu touristique. C’est la porte du parc national de Komodo ! D’un côté nous sommes un peu tristes, fini les avantages d’être seuls au monde, de visiter des villages qui ont rarement des visites de touristes. Mais le changement est le bienvenu, ça nous fera du bien et nous nous réjouissons.
La baie de Labuan Bajo est remplie de phinisis, ces bateaux en bois de fabrication artisanale. La plupart des touristes visitent le parc de Komodo à bord de ces bateaux, ils font un tour de plusieurs jours.
Je trouve que la vile est plongée entre 2 mondes, entre l’Indonésie traditionnel et la ville touristique. Le mélange est sympa. Par contre les prix sont bien plus onéreux, un Bémo (les petits bus locaux) coûte 3x plus que dans les autres villes que nous avons visitées et c’est le prix que payent également les locaux !
Je suis surprise de voir plein de gens autour des grosses bennes à ordures près d’où nous parquons notre annexe. Ils ont l’air de faire les poubelles, puis je me rends compte qu’ils trient les bouteilles PET et d’autres choses. Un des chauffeurs de scooter-taxi m’explique qu’ils revendent les produits de recyclage au poids, mais ça paye seulement 6ct CHF le kilo de bouteilles PET. Cette nouvelle me fait plaisir, il y a des endroits en Indonésie où ils font du recyclage !
Nous louons les services d’un Bémo pour deux heures pour nous rendre à la station essence avec nos jerricanes faire le plein de Diesel. Nous en profitons aussi de nous rendre aux magasins où l’on trouve de la nourriture un peu comme chez nous. Il y a même un Déli shop où nous trouvons de la mozzarella !
Nous découvrons une échoppe qui vend des glaces italiennes, on se régale avec les enfants. Voilà les avantages des villes touristiques !
Le marché
Stéphane et moi prenons un Bémo pour nous rendre au marché qui est à l’autre bout de la ville. Le chauffeur nous propose d’attendre pour une trop grande somme, nous nous débrouillerons.
Le marché n’est pas touristique et nous sommes les seuls blancs à y être. Nous sommes à nouveau dans l’Indonésie traditionnelle. Quand nous nous arrêtons devant un étalage les vendeuses nous regardent de travers, on sent un malaise. Quand je leur demande le prix en indonésien je vois qu’elles se détendent et répondent. Voyant qu’on les comprend elles affichent un grand sourire et demandent toutes surprises si nous parlons le bahasa indonésien*. Notre réponse « un tout petit peu » les amuse. Ensuite nous pouvons faire nos achats comme les locaux.
Nous passons devant des étalages de poissons, ça pue ! Je pense aux femmes enceintes qui viennent y faire leurs achats et je me demande comment elles font pour ne pas avoir des nausées. L’odeur est nauséabonde, ces poissons sont étalés parfois à même la table par une température de plus de 30°C.
Puis nous voilà dans la partie où ils vendent de la viande. L’endroit a 3 murs et un toit, c’est sale et ça pue. Les mouches se promènent sur la viande. Le vendeur du coin découpe de la viande et a 2 têtes de veau sur le comptoir. Lorsque je demande l’autorisation de faire des photos ils sont tout fiers, l’un prend sa tête de veau dans la main pour bien la montrer. La différence de culture nous fait sourire.
Bien entendu nous n’avons acheté ni viande, ni poisson au marché. Mais nous savons pertinemment que la nourriture que nous achetons aux vendeurs dans la rue provient d’endroits comme ça et nous ne sommes jamais tombés malades.
N’ayant pas de Bémo dans les parages, nous prenons 2 scooter-taxis pour retourner au port. Nos achats sont répartis entre nos sacs à dos et un gros sac à commission qu’un des chauffeurs prend entre ses jambes. Ainsi nous faisons du scooter en short, tongues et sans casque pour Stéphane. On va dire qu’on s’adapte à la culture.
* L’indonésie est un très grand pays avec des peuples de plusieurs cultures et races. Il y a plusieurs centaines de langues, parfois même plusieurs sur une seule et même île. Comme il s’agit de langues complètement différentes, le bahasa indonesia est la langue officielle du pays, la langue qui leur permet de communiquer entre-eux. Et comme j’ai pu le voir, le bahasa malaysien est très similaire, ce qui nous facilitera la tâche pour la suite de notre voyage.
Cunca Wulang Waterfalls
Nous voudrions visiter des chutes à environ 1h de route de Labuan Bajo. L’endroit regorge de scooters à louer mais nous sommes seulement deux à avoir le permis et je ne le sens pas d’être à 3 sur un scooter pour un si long chemin. De plus, même si la route n’est pas très périlleuse, je trouve ça dangereux, car en roulant comme nous avons appris en Suisse, nous sommes les dangers publics ici. Les indonésiens ont leur propres règles et manière de conduire, il faut s’adapter si on veut arriver entier à destination. Nous finissons par trouver une voiture avec chauffeur.
Les chutes se visitent uniquement avec un guide, nous payons les entrées et le guide et nous prenons le sentier qui nous amène à la chute. Nous traversons un joli pont suspendu qui vient d’avoir été rénové. D’ailleurs des deux côtés du pont nous voyons les vieux filets et pots de peinture qu’ils ont simplement jeté du pont.
Les chutes se trouvent au fond d’un court canyon, nous devons nous mettre à l’eau et nager pour les voir de plus près. Dommage, je n’ai pas pris ma GoPro, donc je n’ai aucune photo de près.
L’eau est fraîche et agréable, on y resterait bien plus longtemps, mais notre guide nous attend vers nos habits et notre chauffeur vers la voiture.
Sur le chemin du retour notre chauffeur nous arrête vers des vendeurs d’Arak, un alcool de distillation artisanale qui est fait avec des fruits de palmiers. Alors que Stéphane goute l’Arak, je m’intéresse aux noix de Macadamia qui sont en train de sécher au soleil au bord de la route. C’est marrant, on entend sans cesse des craquements, apparemment la chaleur fait craquer les coquilles.
Ensuite notre chauffeur nous arrête vers un petit bistro local. C’est avec une superbe vue sur la vallée que nous mangeons notre repas de midi tardif.